Offre de thèse : Influence du bassin versant sur le fonctionnement trophique des lacs : importance de la qualité nutritionnelle de la matière organique dans les couplages entre compartiments benthiques et pélagiques


18 juin 2018
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Thèses (soutenance, appels)

L’intensification des activités humaines sur le bassin versant des lacs entraine une augmentation des apports en matière organique et en nutriments qui se combinent aux changements climatiques pour modifier le fonctionnement trophique des systèmes lacustres et ainsi remettre en cause les biens et services associés (Anneville, 2002 ; Millet et al., 2010 ; Perga et al., 2010). Des études récentes sur les lacs jurassiens ont montré que le développement des activités agropastorales locales (occupation des sols, pratiques…) ont conduit à une accumulation de matière organique dans le compartiment sédimentaire et à l’apparition et au développement de l’hypoxie et de l’anoxie dans la zone profonde des lacs (Belle et al., 2016). Les conséquences de ces bascules fonctionnelles sur les sources et les voies de transfert du carbone et de l’énergie dans l’édifice trophique restent mal connues.
Dans les écosystèmes lacustres, le maintien de la structure du réseau trophique et de la production piscicole dépend en partie de la disponibilité en nutriments qui conditionne la production primaire à la base du réseau trophique (Smith, Tilman & Nekola, 1999 ; Schindler, 2006), mais également de l’efficience des transferts d’énergie d’un niveau trophique à l’autre (Lindeman, 1942 ; Brett & Müller-Navarra, 1997). Cette efficience des transferts d’énergie a été largement documentée (Brett & Müller-Navarra, 1997 ; Masclaux et al., 2009 ; Gladyshev et al., 2011), et il a été montré qu’en milieu aquatique la stoechiométrie (proportion relative en carbone, phosphore et azote), et la teneur en acides gras essentiels étaient les deux principaux facteurs contrôlant le développement des consommateurs (Hessen, 1990 ; Müller-Navarra et al., 2000 ; Masclaux et al., 2009 ; Danger et al., 2013), et donc contrôlant l’efficience des transferts d’énergie dans le réseau trophique. La compréhension du fonctionnement des lacs et la mise en place d’une gestion adaptée ne peuvent donc être complètes sans la prise en compte des couplages existants entre habitats pélagiques, benthiques et terrestres, et notamment sans la prise en compte de l’influence des apports allochtones provenant du bassin versant sur la composition et la qualité nutritionnelle de la matière organique disponible au niveau des sédiments.